lundi 29 février 2016

Chamrousse

Conditions météo et BRA:
La météo s'annonçait clémente samedi pour une sortie en Belledonne. Pas de précipitations avant le soir mais des rafales de vent annoncées en altitude. Météo France étant en grève, nous n'avons pas eu le BRA la veille au soir. Par contre le précédent annonçait un risque limité et ceux des massifs proches prévoyaient un risque de 2 puis 3 au-dessus de 2100 m suivant l'exposition. Les conditions nous permettaient donc de s'aventurer en montagne. Sur place nous avons pu confirmer ces hypothèses.

Cette sortie hors programme improvisée dans la semaine à regroupé plusieurs petites équipes qui avaient des démangeaisons dans les spatules. 5 d'entre nous partent qui s'étaient donné rendez-vous à Saint Priest partent à 6h15 en direction de la sortie AREA N°7 pour prendre les 2 Serges. Après une route tranquille et un passage de Grenoble sans encombre, nous attaquons la montée en direction de Chamrousse pour retrouver Marie et Marc-Henri au parking de Casserousse à 7h50 (avec 5 minutes de retard).

Il y a déjà pas mal de voitures, de nombreux collant-pipettes ont attaqué la montagne. Après une brève discussion le groupe de 9 se scinde en 2 pour rejoindre les Lacs Robert. Marie et Marc-Henri partent en directe en prévoyant de prendre le temps de faire un exercice de recherche de DVA. Les 7 autres remontent en voiture pour rejoindre le domaine de ski de fond de l'autre côté de la station afin de monter par le vallon des Lacs Achard. Le plan est de se retrouver aux Lacs Robert pour faire l'ascension finale et le retour à la voiture de Marc-Henri qui nous conduira à celles que nous avons abandonnées de l'autre côté.

L'embranchement de la route qui conduit au "foyer de fond" est décoré de 2 panneau « sens interdit » que nous ignorons pour aller se garer tout au bout sur un beau parking vide balayé par un petit vent bien frais. Après s'être habillés et équipés, nous sommes sur le départ lorsque une personne "autorisée" un peu agressive nous explique que nous retrouverons nos voitures décorées d'une prune dans le meilleurs des cas où qu'il nous faudra descendre à la fourrière de Grenoble pour les récupérer. Dans notre grande sagesse nous remontons tous dans nos véhicules sans même retirer nos chaussures de ski pour aller nous garer sur la route principale au pied des panneaux ignorés un peu plus tôt.

Après avoir perdus une vingtaine de minutes nous voilà partis skis aux pieds dans la bonne direction vers 8h40. Nous quittons rapidement les pistes de ski de fond pour emprunter le sentier damé par les raquettes qui serpente dans les sapins en montant aux Lacs Achard atteints vers 9h45. Le Col de l'Infernet nous accueille avec les premières bourrasques de vent violant de la journée. Il n'est pas question de s'y arrêter pour profiter du cadre agréable, nous redescendons rapidement quelques mètres, traversons à flanc de coteau puis nous attaquons une pente un peu raide en direction du Col des Trois Fontaines que nous laissons à main gauche pour rejoindre celui de la Botte où le vent énervé nous attend pour ne plus nous lâcher jusqu'au Col des Lessines, au pied de la montée au Grand Van.

De ce point de vue nous essayons sans succès de distinguer Marie et Marc-Henri avec qui nous avons rendez-vous. Serge R retire ses peaux, les autres plus paresseux s'engagent dans la pente en essayant de perdre le moins de hauteur possible dans le contournement des contreforts du Grand Van par l'Est. Les effets du vent sont bien visibles dans la pente que nous traversons. Heureusement qu'il n'y a pas trop de neige poudreuse à déplacer car des plaques se forment sous le vent. Par endroit on casse la couche superficielle de 10 cm qui dégringole par morceaux dans la pente. Au moment où on décide de rejoindre la trace de montée au Grand Sorbier dans la partie la moins pentue, on aperçoit nos deux compagnons qui, las de se geler en nous attendant, ont commencé l'ascension. La combe du Grand Sorbier est défendue par un raidillon à ~35% qui nous fait souffler avant que nous nous retrouvions à 9 pour une courte pause au moment où l'on découvre le vallon et le sommet convoité en haut à gauche.

Si nous étions seuls sur notre itinéraire du matin, il y a maintenant plusieurs groupes éparpillés en direction du sommet. Pas de doute sur la route à suivre. Le paysage est bien sympa malgré le manque de soleil, le vent est calme dans le fond du vallon. Nous progressons en file indienne jusqu'au moment où on entame la pente finale où les conversions sont délicates. Le groupe s'étire sous la contrainte du vent déchainé qui menace de nous renvoyer vers le bas... Vers midi, arrivés sous le gros caillou où nous devons abandonner les skis pour monter les 30 m qui nous séparent du sommet à pied, nous décidons de ne pas forcer le destin et de courageusement renoncer à se "les geler" plus longtemps en atteignant notre but.

Retirer les peaux et passer en mode descente n'est pas simple sur notre petit balcon fouetté pas les rafales musclées. Les premiers prêts descendent rapidement ~100 m plus bas, à l'abri pour attendre les moins rapides et les plus gelés pour reformer le groupe.

Pas de poudreuse légère mais la neige est agréable à skier. Dans l'ensemble nous skions sur une neige souvent travaillée par le vent, posée sur une sous-couche dense qui permet de bons appuis. La descente rapide et ludique aux Lacs Robert fait chauffer les cuisses plus rapidement que les doigts. Le refuge des Lacs Robert nous accueille pour le casse-croute attendu de nos ventres vidés par les efforts du matin. A l'intérieur il y a juste la place pour 9 personnes et leurs sacs. Le confort spartiate est un luxe qui contente tout le monde. Les fioles d'élixirs magiques et les tablettes de chocolats s'échangent avant de quitter la place pour reprendre notre route.

Dehors le soleil se montre assez nettement quand nous repeautons en direction de la croix de Chamrousse. La remontée de ~200 m à droite des télésièges commence en faisant un peu mal aux jambes puis se complique au fur et à mesure que nous prenons de l'altitude. Le vent est cinglant et la neige devient dure à mordre avec les carres de nos skis larges. En effet nous remontons maintenant des portions de pentes raclées par les skieurs de pistes et fouettées par le vent. Il est bien difficile de progresser.

L'arrivée au départ du couloir de Casserousse est épique. Le vent y est réellement déchainé, les bourrasques menacent de nous plaquer au sol ou de nous jeter dans la pente. Le retrait des peaux est un exercice périlleux, il n'y a aucun endroit où se mettre l'abri. Tant bien que mal on gagne notre combat contre ce vent inhabituel et malgré les quelques péripéties qu'il occasionne nous réussissons à nous laisser glisser dans le couloir raide et un peu gelé qui nous abrite bientôt. Nous sommes maintenant sur le domaine skiable de la station, fermé aux skieurs en raison des conditions, mais protégés du vent et au soleil!

Le retour au parking de Casserousse est rapide. Seul un petit mur de bosses offre l'opportunité à un ou 2 skieurs du groupe de passer "au tapis" pour divertir le reste de l’équipe. Les cuisses chauffent dans la pente finale et bientôt la voiture de Marc-Henry sort de derrière les arbres pour marquer la fin de la sortie. Il est un peu plus de 14h.

Dans sa grande bonté Marc-Henri nous reconduit aux voitures laissées à l'autre bout de la station. Une fois les sacs et les skis chargés nous descendons tous à Uriage pour la bière traditionnelle offerte par Marc-Henri et Jean-Pierre en remerciement pour cette belle sortie J. Nous nous séparons ensuite en plusieurs groupes qui prennent des destinations différentes pour finir le week-end en pensant déjà à la prochaine sortie du club.

Conclusion: Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de sortie au programme qu'il faut rester au coin du feu. Cette sortie improvisée entre 9 gentils membres nous a offert une belle journée en montagne. Nous attendons impatiemment que l'invitation du le week-end prochain soir envoyée pour refaire notre sac et attaquer à nouveau les pentes blanches.


Merci à la fine équipe pour cette belle journée !




Grand Arc (Lauzière, 2484m) : 20 Février 2016

Départ tôt de Vénissieux, à 6h, pour éviter de se retrouver dans les bouchons du fait du chassé-croisé de départ en vacances. On a bien fait, la circulation est dense, mais ça roule bien. Arrivée vers 8h au parking de Lieulever. Quelques voitures sont déjà là et des randonneurs se préparent. Il fait plutôt froid, -5°C et le ciel est dégagé. Pas de vent du tout et pas de signes de vent fort non plus sur les crêtes, comme l’avait prédit météo-France.

Départ un peu après 8h30 après s’être préparés et avoir fait le test DVA. 
L’itinéraire commence sur un chemin dans la forêt puis, après 250m de dénivelée, il sort de la forêt et quitte le chemin. La trace évolue alors au mieux dans un large espace déboisé en direction du petit et du grand Arc. Le ciel se voile puis se couvre. Mais la visibilité reste très bonne, le plafond est haut et les sommets sont visibles. Le groupe progresse avec une bonne allure jusqu’à proximité du lac noir sous le petit Arc vers 2000m d’altitude. Il est temps d’obliquer à droite pour se diriger vers le grand Arc. Un groupe d’une douzaine de skieurs apparait dans la pente terminale du Grand Arc, au-dessus de nous. C’est par là qu’il faut passer. Arrivée à l’arête sous le sommet à 12h. Les derniers 100m de distance pour rejoindre le sommet se font crampons aux pieds, en laissant les skis. La neige est meuble, les crampons n’étaient pas nécessaires, mais comme on les a portés, autant les mettre aux pieds ! Séance photo au sommet sous la croix givrée et les tables d’orientations enneigées. Il ne fait pas très chaud, un vent moyen de W-NW souffle, on ne va pas rester trop longtemps et on décide de redescendre un peu pour manger.

Nous retrouvons nos skis et nous préparons pour la descente. Un autre groupe de skieurs vient d’arriver avec un chien : un cocker. C’est rare cette race de chiens qui gambade dans la neige !
La neige est plutôt agréable à skier. Une sous couche un peu dure mais recouverte d’une fine couche de poudreuse qui adoucit bien les sensations. Nous descendons de 400m pour faire une pause casse-croute pas très loin du lac noir, à l’abri du vent. Le groupe de 3 avec le cocker repeaute pas loin de nous et ils repartent pour 300m de dénivelée vers le petit Arc. Il semblerait que ce soit le chien qui ait insisté J . Piquenique rapide, on repart pour la suite de la descente. La neige devient un peu plus croutée, mais agréable à skier quand même. Passage dans un petit couloir assez raide, mais court, avec une neige très dure… Tout le monde le passe prudemment en dérapage. La température s’est bien radoucie et la neige s’est ramollie mais reste très bonne à skier. L’itinéraire rejoint la forêt et la portion finale de boarder-cross qui passe très bien. L’enneigement est suffisant et on ne touche jamais de cailloux. Retour au parking vers 15h où l’on retrouve le minibus du club et retour sur Lyon avec arrêt dans un café dans la vallée pour la Bière traditionnelle.








Conclusion :

Un itinéraire abordable de 1200m de dénivelée, très skiable en descente. Des conditions tout à fait correctes, une neige stable et sympa à skier. Un groupe sympa et motivé, tout le monde est arrivé en haut et a pu profiter de la descente.

mercredi 17 février 2016

Grande Pointe de Bizard (Beaufortain) : 6 Fevrier 2016

Au vu des conditions nivo (grosse neige avec vent fort mercredi et pas de sous couche sur Belledonne), changement de programme : au lieu du Gd Charnier ds Belledonne nous avons été à la Gde Pointe de Bizard dans le Beaufortin, juste au-dessus de Moûtiers.

L’objectif était de ne pas dépasser les 30° dans les pentes abordées étant donné la nivo 3 annoncée (qui baissera finalement à 2) mais également notre faible confiance sur l’état actuel du manteaux neigeux cette saison 2015/2016 (et expérience du we précédent dans les Aravis, voir CR de Nicolas P). Merci à Nicolas pour sa bonne proposition !

Après un trajet plus que chargé malgré le départ à 7h de la sortie 7 sur l’A43 (les vacanciers étaient déjà sur les routes…) nous arrivons sur place où les choses se corsent également : on décide de profiter du faible enneigement de la saison pour tenter la route de la vallée de la Grande Maison, mais vers ~1300m la neige sur la route nous force à l’arrêt. Après quelques coups de pelle pour aménager l’endroit, nous arrivons à faire demi-tour et partons enfin skis aux pieds à 9h30 : un peu tard mais nous avons gagné 2x300-100 soit 500m de dénivelé sur l’aller-retour de l’objectif du jour, par rapport au départ classique Grand-Naves. 3.5km de route enneigée (D+ 150m) nous amènent à Trébutine d’où nous montons en direction du sommet à travers bois puis pâturages. Arrivée au sommet à 13h30. Après avoir récupéré un ski fugitif… nous descendons la magnifique combe de Comborsier (N) : les quelques passages vitrifiés seront vite oubliés tant la poudreuse est légère. Le vent s’étant levé et la sagesse aidant, au lieu de remonter par le collet entre les 2 pointes 2487 et 2448 nous faisons la boucle par les lacs de la Tempête (dont le vent local nous a bien confirmé le nom !) et retour à la voiture (17h30) par la vallée de la Grande Maison : 9km, dont 7 sur une route de faible déclinaison…on a bien travaillé le « upper body ».

Conclusion :

nous avons tout tracé, à la montée comme à la descente, c’est un vallon très sauvage (nous avons compris après en avoir mesuré la longueur) et magnifique. Côté neige, nous avons tout eu : poudreuse froide, transfo mouillée en passant par la poudreuse transformée par le vent et les surfaces vitrifiées. Question pente, tout est <30° et il y a fort à penser que les 2 côtés (NNE et SSE) sont majeurs par grosse neige. La nivo rencontrée était conforme au 2 annoncé, plutôt stabilisée suite au redoux du vendredi et gel de la nuit, mais attention en altitude > ~2200m car le vent a sans doute beaucoup plaqué. Météo : soleil se voilant en cours de journée, douceur atténuée par le vent fort. Merci au quartet des inscrits pour leur bonne humeur et les km parcourus.















lundi 1 février 2016

Trou de la Mouche (Aravis) : 29 Janvier 2016

Courses réalisées :
Montée au Trou de la mouche par Paccaly pour tout le monde puis
Groupe 1 : descente Tré le Cot, remontée Passage de la grande Forclaz , descente combe de la grande Forclaz, puis retour (pénible) aux voitures
Groupe 2 : Traversée du trou de la mouche Paccaly -> Grand Crêt,  remontée à Tête Pelouse, redescente Gd Crêt

Le déroulement de la sortie en détail :
RdV au Local Corvi à 6h30 : pas de trafic Corvi ! – logistique quelque peu perturbée – l’organisation n’est pas au top.
Arrivée aux Confins à 9h00 – Franck B nous régale avec grosse thermos de café + Brioche pour tout le monde – excellent ! à refaire
Départ avec les skis : 9h30  - très nuageux…



Montée dans Pacally sans soucis, nous sommes quasiment seuls avec un peu de brume.

 


Arrivée au passage du père , tout se découvre,    magnifique   vue sur le mont blanc , etc…




et splendide arrivée au Trou de la mouche via l’arrête un peu aérienne. (crampons utiles)
  




12h45-13h15 :Casse-croute sous l’arche, bain de  soleil – tip top
Puis création de deux groupes de 3 et 4 pers avec 2 chefs de groupe clairement identifiés.
Le groupe 1 part avec un timing assez tendu à l’assaut du sauvage passage de la grande Forclaz, tandis que le groupe 2 ira à la tête Pelouse dans l’espoir d’un beau panorama et d’une descente un peu moins galère.

Groupe 1 :
Il y aurait eu un remake de « Michel G dans les grands couloirs » par Nicolas B au début de la descente du passage du Père, mais très rapidement arrêté par ses skis et sans aucun dommage ouf…
Le groupe 1 ne nous a pas fait parvenir la trace GPS de leur errance dans les bois…nous ne pourrons donc pas en raconter plus sur leur aventure.

Groupe 2 :
On décide d’aller à la Tête Pelouse,
Pendant le piquenique nous avons assisté au déclenchement d’une petite plaque par un skieur coupant en traversée un pente assez raide sous le col 2448m…
La plaque n’était pas très importante et pas trop épaisse (40cm) mais qui correspond assez bien  aux prévisions du BRA : niv2 – rares plaques possibles au-dessus de 2200m pentes à risques NW à NE, principalement au voisinage des crêtes.
Le skieur était sur une zone absente de toute trace et nous considérons que l’itinéraire classique de Tête Pelouse très tracé depuis le début de la saison présente moins de risque. Un groupe de 8 personnes nous avait de plus précédé  et était arrivé au sommet pendant que nous piqueniquions.
Nous montons –en nous espaçant- au col sous Tête Pelouse puis les nuages étant arrivés, nous redescendons le long des falaises tout à gauche de la combe dans une neige très correcte jusqu’à 1900m,  neige un peu moins bonne ensuite mais néanmoins sans soucis jusqu’au Parking.

Le lendemain Samedi 30, triste nouvelle, un mort dans la combe de Grand Crêt L.
Deux skieurs en descente ont déclenché une plaque vers 2450m en dessous de la pointe coté 2506m (donc juste entre la petite plaque déclenchée par le skieur du Vendredi et la tête Pelouse).
Est-ce que les skieurs en redescendant de la tête Pelouse ont tiré à droite pour essayer de skier une zone non tracée et orienté peu plus N sous la pointe 2506m ?
ou ont-ils voulu perdre le moins d’altitude pour enchainer ensuite avec le Trou de la mouche ? et couper la pente en restant pas très loin des crêtes… ?
Ils ont en tout cas déclenché la plaque qui  est parti du sommet 2506m et qui a après été assez volumineuse….
(Plus d’infos sur www.data.avalanche ou camptocamp…)
Toujours est-il que nous sommes passés dans le coin la veille, même si nous avions quelques facteurs de risque en moins … 

Voir le départ au bout de la flèche bleue ci-dessous



Qualité de la neige :
On s’attendait à de la « pas terrible », en fait neige assez correcte, les 4* du CR skitour du même jour sont un peu surévalués…

Retour aux voitures un peu avant 16h et nombreuses bières pour le groupe 2
Retour un peu avant 17h et pas de Bières pour le groupe 1 – tournée de Gaufres offerte par Nicolas B - royal
Merci à tous les participants pour leur bonne humeur et leurs différentes aides pour l’organisation et le bon déroulement de la sortie