mercredi 15 octobre 2014

Camp d'été (Chamonix) : 23 au 26 Juillet 2014


L’objectif était ambitieux : passer 1 semaine complète à Chamonix au soleil en plein mois de juillet. La réalité a été un peu différente, les dieux ne nous ont accordé que 3 jours de clémence.
Après plusieurs points météo successifs et reports au lendemain, le jour du départ est enfin fixé au mercredi soit 4 jours de retard par rapport au plan initial. Le groupe s’étiole au fil de ces reports et 3 personnes confirment leur participation.

Mercredi 23/07 : Escalade aux Chézery
Départ de Lyon à 8h30. Voyage sans encombre jusqu’à Chamonix où la météo est tout à fait correcte. Belle vue sur le mont blanc ensoleillé. Installation et repas de midi au camping de Montroc, attenant au chalet Pierre Semard, fief du CE de la SNCF. Ce camping est peu connu et n’est pas pris d’assaut par les touristes. Nous aurons donc l’embarras du choix pour l’emplacement et l’orientation de la tente par rapport au soleil levant et couchant. Ce sera d’ailleurs peine perdue puisque l’on ne verra pas trop le soleil ensuite. A noter que l’on peut bénéficier de remises de l’ordre de 25% sur les remontés mécanique en les achetant au camping.
Dès le repas terminé, tri du matos d’escalade et en route pour le site des Chézery. 1h d’approche pour rejoindre la dalle de granit inclinée pour y faire des voies de 1 longueur et se familiariser avec la grimpe en adhérence sur gratons. Un bouquetin peu farouche nous tourne autour.
Site agréable où il est possible de faire des grandes voies de 4 ou 5 longueurs peu engagées.
Retour au camp en fin d’après-midi. La météo s’est un peu dégradée, les sommets sont couverts. Le repas du soir sera bien arrosé : bière, vin… mais aussi pluie. La pluie ne cessera qu’au matin.








Jeudi 24/07 : Cascade aux moulins de la mer de glace
Une journée mitigée est annoncée avec fort risque d’averse. C’est le temps idéal pour aller patauger sur la glace. Le petit train du Montenvers nous emmène jusqu’aux abords de la mer de glace. De là nous descendons les interminables échelles, qui s’allongent au fil des ans au rythme du recul du glacier, et nous voici sur le glacier crampons au pieds et piolet à la main. Pas besoin d’encordement, le glacier est sec, toutes les crevasses sont visibles. 1h de marche en direction des moulins de la mer de glace pour trouver une belle paroi de glace d’une dizaine de mètres et de différentes inclinaisons. Le temps de laisser passer une longue averse, aucun arbre pour s’abriter bien sûr, et nous installons une moulinette pour nous initier et nous entrainer à l’utilisation des piolets techniques / crampons. D’abord une pente raisonnable de 55-60° pour commencer, puis d’autres de plus en plus raides pour finir sur une paroi quasi verticale. Très intéressant et très ludique. Très beau aussi les cascades bleutées.
Expérience à renouveler. Plus sécurisant et moins froid que la cascade l’hiver pour s’initier à cette technique de progression.
Retour en milieu d’après-midi pour ne pas rater le train du retour. Le barbecue organisé au camping tombe à l’eau pour cause de pluie qui est revenue. Mais la météo est très optimiste pour le lendemain. C’est LA belle journée de la semaine, il ne faut pas la louper ! On passe donc la soirée à regarder les topos.






Vendredi 25/07 : Aiguille du midi, arête des cosmiques
Lever tôt, 5h45, pour se préparer et attraper une des premières bennes pour l’aiguille du midi. On se met tout de suite dans l’ambiance chamoniarde contrastante avec l’Oisans sauvage : 3 tours de Chamonix pour trouver une place de parking, queue à la caisse, queue à la benne. Mais ne nous plaignons pas, l’alternative aurait été de gravir 2800m à pieds. La benne de 7h nous emmène à 3800m en moins de temps qu’il ne faut pour y penser, ce qui nous permet d’avoir chaussé les crampons et s’être encordés dès 7h45. Belle performance J. Descente le long de l’arête Est, très prudemment. Il y a 300m de gaz à droite et 800m à gauche. Ce n’est pas spécialement difficile, mais c’est à froid, on attaque directement par ce passage. La journée crampons sur la mer de glace la veille était une bonne idée. Approche assez courte, on se retrouve au pied de l’arête des cosmiques très rapidement, après avoir contourné la base de l’aiguille du midi. Zone très fréquentée, départ de nombreuses courses. Il y a plusieurs cordées dans la mythique voie Rebuffat, face sud. Départ encordés en ligne Eric en tête, puis Gwen et Dominique en 3eme qui veille. Progression corde tendue en plaçant quelques sangles et friends en guise de protections. La première partie est en neige dure en très bonne condition. Le parcours se complique à partir des 2 rappels de 20m successifs, le terrain devient ensuite plus mixte rocher-neige. Nous passerons ensuite plusieurs passages difficiles en tirant des longueurs. Nous étions seuls au début, mais nous rattrapons plusieurs cordées plus haut qui bouchonnent et nous nous rendons compte que c’est une course très fréquentée. Heureusement, il y a plusieurs variantes et beaucoup de cordées prennent des voies détournées. Malheureusement tout le monde se retrouve au pied du passage clef : le passage rocheux en fissure 4a à passer crampons aux pieds. Nous nous retrouvons à 15 personnes environ à attendre notre tour. Petite altercation avec 2 cordées de guides et leur client qui, dans un souci de rentabilité, n’hésitent pas à doubler tout le monde en s’intercalant dans les cordées déjà engagées dans le passage. C’est apparemment une méthode courante ici. C’est l’occasion de découvrir le rôle ingrat du guide qui emmène des clients pas très dégourdis, très passifs et pas du tout autonomes au point de ne pas savoir assurer le guide lorsqu’il est en tête. La dernière difficulté est un couloir cheminé qui a des airs de goulotte du fait de l’enneigement de la saison. (vu comme il a plu en bas, ce n’est pas surprenant). Nous passerons ce couloir un peu mélangés à la cordée précédente : un père de famille Anglais et ses 2 enfants jeunes ados très sympathiques. Arrivée sur une des plateformes de l’aiguille du midi, en même temps qu’un gros nuage qui va complètement boucher la vue. Au niveau du timing, ce n’est pas brillant, 4h30 au lieu de 2h du fait des attentes. Retour vers le bas en téléphérique après une petite attente.
Course très sympa, faisable à la journée, très esthétique et de difficulté abordable en terrain mixte varié (cependant, d’habitude, c’est plus sec, plus rocher). Nous aurons bien mis à profit la seule journée ensoleillée de la semaine.
Arrivée au camp pour trier et ranger le matériel. La pluie arrive ensuite rapidement et ne nous lâchera plus. Repas du soir sous le préau avec les colos d’ados. Soirée au bar du camping à l’abri à réfléchir aux possibilités pour le lendemain. Pas beaucoup d’alternative avec la météo pessimiste.







Samedi 26/07 : retour
Il a plu toute la nuit et il pleut encore ce matin. Peu d’espoir d’amélioration, c’est cuit pour aujourd’hui et peu d’espoir pour dimanche. Même si ça s’arrête, les grandes voies seront mouillées. On décide donc de tout plier et de rentrer sur Lyon, sans même aller visiter les coins à champignons indiqués par nos voisins de camping.

En conclusion,
C’est un camp qui aura été réduit tant en durée qu’en participation pour cause de mauvais temps généralisé sur les Alpes cet été. L’option Ecrins n’aurait pas été bien mieux. Ce fut cependant un séjour bien rempli et formateur avec un programme varié et une ambiance très positive.
Le camping de Montroc reste une bonne adresse.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire